Odilon Redon est évoqué dans un livre d’Evanghelia Stead: Le Monstre, le singe et le fœtus. Tératogonie et Décadence dans l’Europe fin-de-siècle, publié en 2004 qui traite de la présence du monstre dans la littérature et l’art européens de la fin du XIXe siècle.
Évanghélia Stead est professeur de Littérature Comparée à l’Université de Reims l’auteur du livre. Elle a également édité deux numéros spéciaux, La Lecture littéraire, n° 5-6 : Lire avec des images au XIXe siècle en Europe, et Romantisme, n°118 : Images en texte, en 2000 (travaux collectifs). Elle anime le séminaire TIGRE à l’ENS-Ulm sur Livres illustrés, Revues illustrées, XIXe-XXe siècles.
Cet ouvrage en « s’appuyant sur quelque mille cinq cents textes et images de la littérature et de l’art de l’Europe occidentale montre les raisons qui ont poussé les hommes jusqu’à l’apparition de l’embryologie et du darwinisme, à associer la monstruosité et les phénomènes de foire à une vision décadente du monde. » Si vous souhaitez plus d’informations Giles Bonnet a écrit un résumé: Diforme Beauté, Belle Diformité, très complet qui s’attarde sur chaque aspect et chapitre de la thèse.
On peut trouver ce livre sur google book. Notre artiste apparaît dans les pages 308 à 312, et dans beaucoup d’autres mais le livre n’est que partiellement accessible… L’auteur nous renseigne sur la relation entre Odilon Redon et Darwin et le refus de l’artiste à se rattacher au darwinisme puis s’attarde sur le motif du centaure et enfin sur celui du singe, elle met alors en rapport les lithographies de Redon avec celle de Rops mais les pages sont alors malheureusement coupées.
C’est un sujet très vaste dont Odilon Redon n’occupe qu’une toute petite partie, mais il s’y inscrit cependant totalement. C’est intéressant de voir qu’en réalité ses monstres hybrides ne sont que le fruit d’un grand mouvement du XIX siècle. L’auteur regroupe vraiment énormément de références! On a envie de s’arrêter sur chaque mais c’est impossible. Du coup, j’ai quand même envie de vous mettre juste un article de Joris-Karl Huysmans, qui s’était également intéressé à Odilon Redon sur Félicien Rops que j’ai cité précédemment. Un graveur à l’imaginaire aussi débordant qu’Odilon Redon mais plus érotique… c’est cet aspect là que Huysmans évoque dans son article. (Je vous l’ai ajouté surtout pour les images).